- AIZOACÉES
- AIZOACÉESLes Aizoacées sont des plantes dicotylédones représentées par les Mésembryanthèmes ou Ficoïdes et caractéristiques de l’Afrique du Sud. Par leurs feuilles très charnues, elles sont particulièrement bien adaptées à la sécheresse.1. Type étudié: le MésembryanthèmeLes tiges pendantes ou rampantes, de couleur vert glauque, sont très ramifiées. Elles portent des appendices charnus disposés par deux et de section triangulaire: les feuilles. Dès mai, apparaissent des fleurs très grandes (8 à 10 cm de diamètre), formées d’une multitude de languettes jaunes, orangées, ou violet pâle, qui ne s’épanouissent qu’en plein soleil (fig. 1).Caractères botaniquesAnatomiquement, les tiges et les racines présentent une structure anormale: des anneaux concentriques de faisceaux vasculaires alternent avec un tissu banal (parenchyme). À la surface des feuilles, les stomates sont logés dans des sillons profonds; les tissus sous-jacents contiennent des cristaux (raphides) d’oxalate de calcium.Les fleurs solitaires (fig. 1), précédées de deux petites feuilles (préfeuilles), comprennent un réceptacle charnu qui renferme l’ovaire. Il se termine par des excroissances inégales, dont deux, plus grandes, ressemblent aux feuilles. À l’intérieur de ce calice sont insérés les multiples pétales et étamines, et, au centre, un bouquet de styles terminés par les lobes stigmatiques. Dans l’ovaire, les nombreuses loges (carpelles) renferment des ovules renversés (anatropes), disposés sur les parois externes (placentation pariétale). La pollinisation est effectuée par les insectes. Le fruit charnu est une baie comestible (figue des Hottentots); les graines nombreuses, petites et légères, contiennent un embryon courbe et un tissu de réserve spécial (périsperme). Elles sont dispersées par les oiseaux.Biologie-ÉcologieLes Carpobrotus sont des plantes vivaces mais sensibles aux gelées. Originaires du Cap, elles se sont acclimatées dans toutes les régions de climat méditerranéen (Californie, pourtour de la Méditerranée, Chili, Australie).Leur multiplication végétative est facile (formation de racines aux nœuds).Leur génotype (2n = 18 chromosomes) est stable, bien que l’hybridation interspécifique soit fréquente (C. edulis 憐 C. acinaciforme aux grandes fleurs pourpres).2. Famille des AizoacéesCaractères botaniquesLes Aizoacées groupent deux types de plantes assez dissemblables par leur port et leurs fleurs.Les unes (Mollugo ) ont des tiges herbacées, grêles, des fleurs petites, dépourvues de corolle, construites sur le type 5, mais souvent réduites (5S + 3E + 3C chez M. verticillata ). Au contraire, les autres sont des plantes succulentes, à feuilles charnues, souvent soudées, aplaties (Tetragonia , Apatesia , Skiatophyllum ) ou, au contraire, étroites, coniques, cylindriques ou ovoïdes (Lithops , fig. 2), recouvertes d’un épiderme vésiculeux (Mesembryanthemum cristallinum ) ou cireux (Pleiospilos ). Les fleurs possèdent de nombreuses étamines (Tetragonia , Aizoon ) dont les plus externes, stériles, correspondent aux nombreux «pétales» ligulés de couleurs très vives des Mésembryanthèmes.Dans ces deux groupes, on retrouve les feuilles opposées, rarement pétiolées, les fleurs de type 5 ou 4, souvent groupées en cymes; l’ovaire est supère (Mollugo , Sesuvium , Aizoon ), semi-infère (Tetragonia , ou infère (Mésembryanthèmes), parfois précédé de nectaires. Les carpelles (cinq à n ) à placentation axile (Mollugo , Mesembryanthemum cordifolium ) ou pariétale (Mesembryanthemum hispidum , M. violaceum ) contiennent de nombreux ovules anatropes ou campylotropes (un seul chez Tetragonia ).Les fruits, rarement charnus, sont des capsules entourées du périanthe persistant. Elles s’ouvrent par des couvercles (pyxides des Sesuvium ) ou par des fentes. Celles-ci séparent des lobes très ornementés qui s’épanouissent à l’horizontale, simulant une fleur (Mésembryanthèmes).Particularités écologiquesLes Aizoacées sont des plantes vivaces, rarement annuelles, des régions chaudes, excepté quelques genres cosmopolites (Sesuvium des bords de mer, Tetragonia , Mollugo ). Les Mésembryanthèmes forment, à elles seules, un immense groupe (122 genres et environ 2 500 espèces), dont certaines halophiles (M. cristallinum , M. nodiflorum ) abondent sur les côtes; mais la plupart sont cantonnées dans les régions sèches de l’Afrique du Sud, dans les Karoos ou dans les régions semi-désertiques du Kalahari, où elles forment avec l’Acacia horrida la presque totalité de la végétation. Dans la province du Cap (bassin du Doring), elles constituent (M. fimbriatum , M. opticum ) une steppe à succulentes, en association avec d’autres plantes charnues: Crassulacées, Liliacées (Aloe dichotoma ), Euphorbiacées (E. brachiata , E. gummifera ). Ce sont des formes buissonnantes (Lampranthus , Drosanthemum ) en rosettes (Faucaria ) ou réduites à deux grosses feuilles opposées (Pleiospilos ); les Lithops , encore plus contractés, ont l’aspect et la couleur des pierrailles où ils vivent, d’où leur nom de «cailloux à fleurs».Chez ces plantes très adaptées à la vie xérophytique (succulence des feuilles, sève mucilagineuse,racines profondes, tubéreuses chez Delosperma , ou paradoxalement grêles, éphémères, se desséchant avec le sol chez les Lithops ), la vie active est liée étroitement aux pluies (floraison, ouverture des capsules, dispersion et germination des graines).Sauf la Tétragone dont on consomme les feuilles en guise d’épinards, les Aizoacées ne présentent qu’un intérêt ornemental (Lithops , Conophytum , Pleiospilos , nombreux Mésembryanthèmes).3. Position systématiqueLa structure de la graine, l’anatomie anormale des tiges, l’origine staminale des pétales, la tendance à la succulence sont les caractères qui permettent à de nombreux auteurs (Engler, 1912, Wettstein, 1935, Emberger, 1960), d’inclure les Aizoacées (encore nommées Ficoïdacées ou Mésembryanthémacées) dans l’ordre des Centrospermales. Cependant Hutchinson (1959) les range dans la série herbacée, avec les Caryophyllales (les Mollugo , ressemblent beaucoup aux Caryophyllacées).Pour tous ces auteurs, elles s’apparentent aux Portulacacées.La placentation pariétale, rencontrée chez certaines, ne diffère pas fondamentalement de la placentation centrale, caractéristique de l’ordre, comme l’ont démontré Payer, Eichler (1875) et ensuite Hagerup (1936). En effet, l’axe floral, porteur des placentas, d’abord en position centrale, se trouve secondairement écrasé par la croissance des carpelles; elle s’invagine, entraînant la migration des placentas sur les parois.Cette interprétation revient à renforcer l’homogénéité de l’ordre des Centrospermales.aizoacées [ɛzɔase] n. f. pl.ÉTYM. Après 1950; du grec aeizôon « joubarbe ».❖♦ Bot. Famille de plantes dicotylédones des régions arides, petites herbes à fleurs hermaphrodites, à pétales colorés. — Au sing. || Le tetragonia est une aizoacée.
Encyclopédie Universelle. 2012.